Édition bilingue
Traduction de l'anglais (États-Unis)
et présenté par Claire Malroux
Format : 135 x 205 mm
128 pages
ISBN : 978-2-35873-027-3
Mise en vente : 25 mars 2011
Le recueil, publié en 2003 aux États-Unis, est écrit au Japon où Henri Cole est allé découvrir le pays de sa naissance après la mort de son père, survenue en 2000. La quête d’identité du poète s’y poursuit sous forme de sonnets écrits où il évoque la figure de ses parents, mais aussi de poèmes plus longs et moins formels où sont abordés d’autres thèmes chers à l’auteur – le désir, l’amour charnel et spirituel, la douleur – éclairés ici par la lumière d’un pays où les liens avec la nature ne sont pas rompus.
Ce qui rend si singulière la poésie d’Henri Cole dans le paysage de la poésie américaine d’aujourd’hui, c’est qu’il s’agit d’une poésie non-urbaine, où la fusion du poète avec la nature s’opère de manière très intense. Les animaux dialoguent avec les humains dans des sortes de fable, à l’image de cette mante religieuse décrite, non sans humour, contemplant le poète « avec une grande émotion, comme si j’étais saint Sébastien lié à une colonne corinthienne / et non simplement Henri traînant au lit avec un livre ».
Le recueil est fait de ces rapprochements entre l’homme et ces « créatures de la nature », qui donnent lieu à des échanges troublants.
Occupé à nettoyer les géraniums, je me vois
comme je suis, presque nu dans la chaleur,
essayant de faire vivre un microcosme
de tons roses noircis, fanés par le soleil et la pluie,
qui ploient et frémissent sous mes sécateurs
tandis que je sépare les fleurs pourries des vivantes,
comme un homme seul emplit un vide de paroles,
non pour consoler ou indiquer où est le bien,
mais pour dire quelque chose de vrai qui a du corps,
parce que c’est la preuve qu’il existe.
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