Le Timbre égyptien
Domaine : Russe

Le Timbre égyptien

Ossip Mandelstam

Traduction du russe par
Georges Limbour et D. S. Mirsky

Préface de Ralph Dutli
Postface de Clarence Brown

Format : 117 x 170 mm
128 pages

ISBN : 978-2-35873-000-6 

Mise en vente : 17 mars 2009

11,00€

Immense poète, Mandelstam est aussi un des prosateurs les plus éblouissants que l’on puisse lire.
Lorsqu’il rédige en 1927-1928 Le Timbre égyptien, sa seule œuvre de fiction, Mandelstam n’écrit plus de poèmes, il est dans une période de silence. Et il a réfléchi, dans un essai de 1922, à «La fin du roman». Comme le note Ralph Dutli dans sa préface : «Le Timbre égyptien est donc pour lui une sorte de démonstration de ce que devrait être une prose contemporaine, reflet du monde dans lequel il est désormais plongé.»


Le livre pourrait être décrit comme une Nouvelle pétersbourgeoise. C’est le récit d’une journée dans la vie de Parnok, double ironique de Mandelstam, un de ces « petits hommes » d’une faiblesse héroïque, si fréquents dans la tradition russe depuis Gogol et Dostoïevski. Parnok déambule dans les rues de Saint-Pétersbourg à la recherche de sa « queue-de-morue » qui a mystérieusement abouti entre les mains d’un personnage officiel, le capitaine Krzyzanowski, qui est comme son double doté de tous les attributs du pouvoir. Nous sommes au cours de « l’été Kerenski », en 1917, entre deux révolutions. Et déjà la ville tant aimée, Pétersbourg, a pris des allures de cauchemar. Le temps est sorti de ses gonds. L’État est « muet comme une carpe ». Héroïquement, Parnok tente de sauver du lynchage un autre « petit homme », sans succès. Le récit se perd ensuite dans des divagations qui reflètent l’état d’esprit de Parnok. Mais l’âpreté de ce monde dont la musique semble bannie, où le froid et la peur envahissent tout, ne rend que plus fulgurants les éclats de lumière. Parnok, ce « prince zélé de la malchance », conserve jusqu’au bout le goût du Sud, de la musique. La parole a toujours le pouvoir de refleurir. Lui-même est d’ailleurs comparé, superbement, à « un pépin de citron jeté dans une crevasse du granit pétersbourgeois ».

La traduction publiée ici avait paru en France en 1930, deux ans seulement après la publication en langue originale en URSS, dans la revue Commerce. Deux écrivains y ont collaboré : le jeune Georges Limbour, ami des surréalistes mais aussi de Dhôtel et d’Arland, et dont les contes publiés la même année témoignent de ses affinités avec l’univers du poète russe ; et D.S. Mirsky, un émigré russe, proche de Marina Tsvetaïeva et du cercle des écrivains qu’avait fréquenté Mandelstam.

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