La Philosophie de la tragédie. Dostoïevski et Nietzsche
Domaine : Russe

La Philosophie de la Tragédie. Dostoïevski et Nietzsche

Léon Chestov

Traduction du russe par Boris de Schloezer

Nouvelle édition présentée et annotée par Ramona Fotiade

Postface de George Steiner

Index

Format : 135 x 205 mm
304 pages

ISBN : 978-2-35873-043-3

Mise en vente : 14 septembre 2012

Epuisé dans cette édition, mais disponible en collection de poche (voir lien ci-contre)

et en livre numérique (format ePub).

25,00€
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Après Le Pouvoir des clés et Athènes et Jérusalem, nous poursuivons notre nouvelle édition des œuvres majeures de Chestov.

La Philosophie de la tragédie, troisième livre du philosophe russe, publié en 1901 dans la célèbre revue de Diaghilev Le Monde de l’art, puis en volume en 1903, a très vite été traduit en huit langues et connaîtra le plus grand nombre d’éditions.

Chestov poursuit ici la réflexion amorcée dans Shakespeare et son critique Brandès, qui était déjà « une apologie de la tragédie » telle qu’elle apparaît dans Hamlet, Lear ou Macbeth. Son second livre, L’Idée de bien chez Tolstoï et Nietzsche, rompait plus nettement encore avec l’idéalisme en opposant la philosophie de Nietzsche, dont la rencontre l’a bouleversé, à la sagesse du romancier russe. Tolstoï (encore vivant à l’époque de la rédaction du livre) est également très présent dans La Philosophie de la tragédie, mais Chestov s’attache ici, d’une manière si personnelle qu’elle trahit sans doute une expérience autobiographique, à éclairer chez le romancier de La Voix souterraine et chez le philosophe de Humain, trop humain le moment où les convictions idéalistes entretenues dans leur jeunesse se sont trouvées bouleversées et où ils ont pénétré dans un domaine de l’esprit humain où les hommes n’entrent d’habitude qu’à leur corps défendant. Or c’est là, à proprement parler, pour Chestov, le domaine de la tragédie.

Dès ce moment, et c’est ce qui rend son œuvre actuelle et prophétique, Chestov décrit l’idéalisme comme « semblable aux états despotiques orientaux » : « Du dehors tout apparaît splendide et bâti pour l’éternité ; mais à l’intérieur, c’est atroce. » Aux tenants de l’idéalisme, c’est-à-dire à la quasi-totalité de la tradition philosophique, il préférera donc toujours les Nietzsche et les Dostoïevski : ceux qui donnent la parole à « l’homme souterrain » qui s’offense des lois de la nature et, dans la souffrance, cherche « là où personne n’avait cherché, là où, selon la conviction générale, il ne peut y avoir que ténèbres et chaos », ceux qui brisent les chaînes qui entravent l’esprit humain, avides de liberté.

Chestov conclut son livre en affirmant que la philosophie, en tant que vraie réflexion sur la condition humaine et le sens de la vie, est toujours une philosophie de la tragédie. Pour retrouver le droit « de penser à leur propre façon » ainsi que la libre volonté qui abolit la loi de l’irréversibilité en rachetant le passé, les hommes tragiques, à l’instar de Dostoïevski et Nietzsche, n’hésitent pas à entrer en guerre contre la pitié, le sacrifice de soi, la connaissance, le bien, pour s’écrier : « Rien n’est vrai, tout est permis ! » Tout – y compris la voix souterraine, le désespoir, la tragédie qui ouvre les portes à l’innommable, mais aussi à l’inespéré.

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