Sept essais illustrés
Traduction du polonais
et avant-propos par Brigitte Gautier
Format : 135 x 205 mm
288 pages
ISBN : 978-2-35873-093-8
Réédition août 2015
(Format : 135 x 205
268 pages • 20,30 euros
ISBN : 978-2-35873-032-7
Mise en vente : 14 octobre 2011)
Le poète polonais Zbigniew Herbert (1924-1998) avait réuni dans Le labyrinthe au bord de la mer – publié en Pologne deux ans après sa mort et resté inédit en français – sept essais sur l’Antiquité grecque et latine. Après Un barbare dans le jardin (1962), consacré à la France et à l’Italie, et Nature morte avec brides et mors (1993), au Pays-Bas, c’est le dernier des trois livres, désormais publiés au Bruit du temps, qu’il ramena de ses voyages en Europe de l’Ouest.
Le labyrinthe au bord de la mer rassemble sept essais sur la Crète, la Grèce, l’Étrurie et la Rome antiques. Ce qui frappe d’abord, à la lecture de ces récits de voyage, c’est l’extraordinaire humilité de l’auteur par rapport à son objet. Ce qu'il déteste le plus dans la culture contemporaine, c’est l’arrogance avec laquelle elle croit pouvoir se passer de modèles (esthétiques ou moraux). Tout au contraire, Herbert ne craint jamais de se confronter aux plus grands chefs-d’œuvre du passé « qui bouleversent nos arrogantes certitudes ». S’il livre, de manière très vivante, son témoignage propre (n’hésitant pas à écarter les œuvres qui ne le touchent pas personnellement), il ne vise aucunement l’originalité dans le choix des œuvres qu’il décrit (tout un chapitre est consacré à l’Acropole).
Herbert fait preuve de la même humilité par rapport à la science historique dont il fait un très grand usage, même s’il en retrace les errements. Tenter de comprendre la civilisation minoenne, c’est aussi retracer l’histoire d’Evans, l’archéologue à qui l’on doit sa redécouverte.
Chacun des essais pose la question de la trace que laissent les civilisations, de leurs disparitions et de leurs redécouvertes, mais aussi de la vision qu’en ont les hommes du présent. Avec toujours cette hantise qui lui est propre, et qui provoque son émotion lorsqu’il découvre le mur d’Hadrien en Angleterre : où peut-on situer la frontière entre humanisme et barbarie ?
Extrait
« Des vestiges d’empire, de puissants châteaux et de capitales ne nous émeuvent pas autant que les ruines des palais minoens. Il semble que la morgue des grandes civilisations ait été étrangère aux habitants de la Crète antique. Ils ne défiaient pas le sort. Ils tentaient de durer dans leur singularité, avec leur sentiment illusoire de sécurité. Le déchaînement des éléments fut trop grand et bien trop cruel, au regard de ce qu’il détruisit. Leurs ruines sont les ruines d’un berceau, les ruines d’une chambre d’enfant. »
Zbigniew Herbert, « Le labyrinthe au bord de la mer ».
Zbigniew Herbert au Bruit du temps
Deux autres recueils d'essais de Herbert ont été publiés au Bruit du temps : Nature morte avec bride et mors, sur la Hollande et les peintres flamands du XVIIe siècle, et Un barbare dans le jardin, sur la France, l'Italie et Piero della Francesca.
Corde de lumière, Monsieur Cogito, et Épilogue de la tempête, réunissant les neuf recueils du poète, constituent les œuvres poétiques complètes.
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