Carnets, 1949-1955
Édition établie et préfacée
par Clément Layet
Format : 135 x 205 mm
336 pages
ISBN : 978-2-35873-028-0
Mise en vente : 15 avril 2011
Ce livre reproduit une grande part des carnets que le poète André du Bouchet tint presque quotidiennement entre 1949 et 1955. Après les années de formation intellectuelle et d’exil que furent celles de sa vie aux États-Unis, du Bouchet découvre, au cours de cette période d’intense création poétique, dans la proximité de Ponge et de Reverdy, ce qui deviendra sa propre voix.
Sous la plume du jeune homme qui rêve de devenir poète, on voit, en l’espace de quelques mois, la métamorphose s’opérer.
Alors que les premières notes sont encore souvent des transpositions de rêve, donnant lieu à des ébauches poétiques qui pourraient faire penser au surréalisme, la tonalité se singularise soudainement, lorsque du Bouchet décide de ne plus consigner aucune mention biographique, ni aucun événement immédiatement identifiable. Ce ne sont plus alors que des « annotations sur l’espace », comme il l’écrira lui-même, des formulations toujours nouvelles disant comment la perception humaine s’inscrit dans une relation première avec l’espace et se manifeste à travers le temps. La marche a remplacé le rêve.
Cette édition est due à Clément Layet, auteur du numéro de la collection « Poètes d’aujourd’hui » que les éditions Seghers ont consacré à du Bouchet en 2002. La transcription des carnets lui a été rendue possible par l’accès au fonds du poète à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet.
Ces premiers carnets font écho aux essais sur la poésie écrits dans les mêmes années, que nous publions sous le titre Aveuglante ou banale. Ils apportent un éclairage nouveau à l'œuvre ultérieure du poète.
« Pendant la lueur qui précède la chute du sommeil,
je déchiffre le mur.
Tout s’aligne en filigrane, comme dans les dessins de Giacometti. L’ombre noueuse d’un arbre qui se ramifie, sous les moulures, la barre d’un verrou énorme coupant les croisées noires, portant des agrès, des cordages, remuant dans le flot qui baisse chaque fois qu’une fenêtre opposée s’éteint. La noirceur de tous les ustensiles nocturnes par contre s’accentue. Le verre accroche des lueurs. Tous les éléments du jour vus dans leur silence, leur calme diaphane. Sans ce fourmillement strident. »
André du Bouchet, Cahier noir, octobre 1951.
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