G. K. Chesterton
Admiré de personnalités aussi diverses que Larbaud, Borges, Cingria ou Klossowski, Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), que les éditions de la NRF firent traduire et publièrent très tôt sans jamais parvenir à l’imposer au public français, fut d’abord poète (deux recueils publiés en 1900), journaliste et polémiste brillant avant de devenir un écrivain prolifique. Mais il est surtout l’auteur de merveilleux romans (Larbaud, qui l’avait rencontré, préférait parler de « fantaisies en prose ») : Le Napoléon de Notting Hill, La Sphère et la Croix, Le Nommé Jeudi. Borges va jusqu’à prononcer, à propos de ces allégories métaphysiques, le nom de Kafka. Il faut aussitôt préciser qu’elles sont au service d’un inaltérable optimisme. La série des Histoires du Père Brown, récemment réunies par la collection « Omnibus », en faisant de lui l’un des maîtres du roman policier, lui apportera la gloire. On lui doit aussi d’innombrables recueils d’essais (Le Défenseur, Hérétiques, Orthodoxie…), tous marqués par un humour et un goût du paradoxe (qui l’apparentent à Paulhan), mis au service du catholicisme auquel cet anglican avait fini par se convertir en 1922.