Toucher terre
Domaine : Français

Toucher terre

Vincent Pélissier

Format : 117 x 170 mm
72 pages

ISBN : 978-2-35873-038-9

Mise en vente : 23 mars 2012

12,00€

Vincent Pélissier, le fondateur de la revue de littérature et d'art Fario, a réuni ici trois textes de prose écrits à la même période : « Les ligatures, les déchirures », « La fin du troisième jour » et « Marge ».

Ces textes ont en commun l’exploration du lien entre un espace externe, qui est celui de l’héritage géographique, et un espace interne : « Des fils ténus, mal visibles, mais curieusement solides sont tendus entre le monde où nous prenons pied provisoirement d’une part, et notre cœur et notre entendement d’autre part. Avant même que nous disposions du langage, que nous puissions démêler un peu les lignes de l’espace, nommer les lieux, former des images et dessiner des cartes, nous sommes livrés comme cire au sceau des pays. Mais ce lien n’est pas univoque. Il ne se résume pas à une “théorie des climats” telle que l’ont conçue les hommes des Lumières et de la raison toute puissante. Car si les données de l’espace nous impressionnent à notre insu, il arrive à rebours que des frontières intimes ou des régions mythiques de l’âme, se superposant à quelques pérégrinations réelles, bousculent parfois la géographie ordinaire et dessinent des plans peu orthodoxes, fantasques, disloqués ou estropiés. »

La réflexion sur ces liens que nous entretenons avec les éléments (la terre, l’eau, les airs) et avec la géographie – qu’il s’agisse des lieux de l’enfance (la campagne du Massif central, l’Afrique) ou de destinations de voyage (une amusante mésaventure au château de Schönbrunn…) – nous valent de belles pages où l’auteur ne craint pas de se confronter non seulement aux contemporains qu’il admire, mais aussi à une figure aussi intimidante que le Proust des « Noms de pays ». Avec Vincent Pélissier, cette géographie est toujours une géographie « humaine », traversées de figures émouvantes : celle de ce soldat exilé, venu de l’Est de l’Europe, qui apparaît dans le premier texte, ou celle du journalier Louis Beynat, évoqué dans « La fin du troisième jour ».

 

« En vérité, l’étoffe du monde est beaucoup plus froissée qu’on ne le croit, pliée, foulée, déchirée, et les pays s’emmêlent, se croisent par surprise, se nouent dans le désordre, s’enlacent avec la plus grande infidélité mais non sans affinités paradoxales. L’un tient l’autre à la gorge, l’embrasse, l’étreint, ou l’étrangle. Le plus souvent ils s’échangent ce que s’échangent avec une joie ardente les contrées : un peu de climat, d’air salé et de relief, des bribes de langues dans du vent, de l’ennui et du vertige, des soleils plus ou moins difformes, des neiges éternelles. »

                                                                    Vincent Pélissier, Toucher terre, 2012.

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